La paracha de la semaine relate en détail le dévoilement de Yossef à ses frères, suivi de l’annonce à Yaakov que son fils est encore vivant : « Ils lui dirent : Yossef est encore vivant et il gouverne toute l’Égypte… et l’esprit de Yaakov leur père revint à la vie ».
Dans le Targoum Yonathan, il est rapporté que Séra’h bat Asher fut celle qui annonça à Yaakov la bonne nouvelle que Yossef était toujours en vie. Grâce à cela, elle mérita de ne jamais mourir. Elle fut emmenée vivante au Gan Eden, accompagnée par soixante myriades d’anges qui la guidèrent de ce Monde-ci vers le Gan Eden.
Il convient de comprendre pourquoi elle reçut une telle récompense, exceptionnelle et unique, que l’on ne retrouve pas pour d’autres bonnes actions. Pourquoi mérita-t-elle un tel privilège simplement pour avoir annoncé à Yaakov que Yossef était encore en vie ? En quoi cela représente-t-il une mesure de « mida kénégued mida » (rétribution mesure pour mesure) ?
Le Rav Moshé Shternboukh donne l’explication suivante : Séra’h mérita cette récompense car elle fit revivre Yaakov, comme il est écrit : « et l’esprit de Yaakov leur père revint à la vie ». De plus, elle ne lui annonça pas la nouvelle brutalement, pour ne pas lui causer un choc dangereux. Au contraire, elle utilisa des instruments comme des tambourins et des danses pour adoucir la révélation et permettre à Yaakov d’intégrer cette bonne nouvelle en douceur.
En conséquence, mesure pour mesure, pour avoir redonné vie à Yaakov de manière si délicate et réfléchie, elle fut récompensée par la vie éternelle et ne connut jamais la mort.
De là, nous apprenons un principe fondamental : celui qui redonne vie à un cœur brisé et abattu, qui parle avec douceur et apporte des paroles de réconfort, est considéré dans le ciel comme ayant ajouté de la « vie » à une autre personne. En retour, il sera récompensé de manière proportionnelle, en méritant un trésor de vie éternelle dans le monde à venir.