La paracha raconte la rencontre entre Yaakov et Essav. Yaakov Avinou s’y prépare de trois façons différentes :
- en envoyant des cadeaux à son frère
- en priant
- militairement
Lors de sa prière pour être sauvé des griffes de son frère, il pria ainsi : “Sauves moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d’Esav; car je crains qu’il ne m’attaque et ne me frappe, atteignant la mère avec les enfants! ”
Une question évidente se pose : pourquoi Yaakov précise t-il : sauves-moi de mon frère, de Essav ? Il n’avait qu’un seul frère ! Il aurait du donc dire sauves moi de mon frère, ou sauves moi d’Essav ?!
En fait, le Bet haLévi explique que Yaakov craignait deux types d’attaque de la part d’Essav : qu’il veuille le tuer, en se comportant comme Essav, et l’influencer, en se présentant comme un frère gentil qui lui veut du bien. Ainsi Yaakov pria pour être sauvé des deux attaques.
En examinant bien le verset, on voit que Yaakov pria d’abord pour sa survie spirituelle, et seulement après pour sauver son corps. On apprend donc que le danger le plus grand est celui de se rapprocher d’un frère mécréant et d’être influencé ! C’est ce que dit la Guémara : “Il est plus grave de faire fauter son prochain que de le tuer“.
D’ailleurs, ses deux prières ont été écoutées : Essav voulut le tuer, puis y renonça, et demanda à Yaakov de vivre ensemble, et il refusa sa proposition.
Malheureusement, de nos jours, certains pensent que les goyim nous aideront si on se rapproche d’eux et de leur mode de vie. C’est bien sûr une erreur comme l’a déjà dit de façon très dure le prophète Yéhèzkèl (Chap 20) :
Le Midrach compare le peuple juif à de l’huile : de la même façon que l’huile ne se mélange pas aux autres liquides, ainsi Israël ne se mélange pas aux nations, car Hachem nous a séparés et distingués des autres peuples; Le Bet haLévi précise que de la même façon que si on force l’huile à se mélanger à l’eau, l’eau la repoussera, ainsi si les juifs veut se mélanger aux goyim, ils nous repousseront !
Nous voyons d’ailleurs dans l’histoire de notre peuple que la haine grandissante des goyim envers nous, est toujours apparu à une période où les juifs avaient renié la thora et les Mitsvot. C’est ainsi que nous avons été envoyé il y a plus de 3000 ans en Egypte, et pas autre part, car les Égyptiens nous considéraient comme des esclaves et ne voulaient surtout pas se mélanger avec nous. Au contraire, nous avons été sauvés en conservant nos signes identitaires : nos habits, nos noms et notre langue.
Nous devons prendre donc conscience que la haine des nations à notre égard ne résulte que de notre éloignement d’Hachem et de sa Thora, et que c’est une bonté que nous fait Hakadosh Baroukh Hou, pour nous forcer à retrouver notre étincelle juive !
On raconte à ce sujet que le Rav Haïkin, élève de notre maitre le Hafets Haïm et Roch Yechiva d’Aix-les-Bains, fut traité de “sale juif” un jour de Chabat en pleine rue. En arrivant chez lui, il remarqua qu’il avait transgressé Chabat car il avait oublié son mouchoir dans sa poche, et s’exprima ainsi : “ce goy avait raison ! j’ai transgressé Chabat et il est venu me rappeler que j’étais donc un sale juif !”.