La paracha nous racontre la bénédiction que Yaakov fit à ses petits-enfants Ephraïm et Ménashé, récitée également par chaque père le vendredi soir lorsqu’il bénit ses enfants.
Il est écrit : “Il les bénit ce jour-là, en disant : Qu’Hashem te fasse devenir comme Éphraïm et Ménashé!“.
Quelle est l’importance de l’expression « ce jour-là, en disant » dans ce verset ? Elle n’apporte strictement rien au sens du verset ni n’ajoute une quelconque compréhension ou nuance !
L’explication repose sur un enseignement du Ktav Sofer concernant le verset : « וְאַתֶּם הַדְּבֵקִים בַּה’ אֱלֹקיכֶם חַיִּים כֻּלְּכֶם, הַיּוֹם – Mais vous qui êtes attachés à Hachem, vous êtes tous vivants aujourd’hui ». Ce passage offre un conseil précieux sur la manière de surmonter le yétser hara (mauvais penchant).
En effet, si une personne pense qu’elle vivra 70 ans et devra lutter constamment, sans répit, contre le yétser hara, elle risque facilement de se décourager. Elle pourrait conclure qu’il est inutile de résister, puisqu’elle n’aura jamais la force de vaincre son mauvais penchant sur une si longue période.
Alors, que faire ? La Torah conseille de penser ainsi : « Je n’ai à vivre que cette journée. Aujourd’hui, je ne céderai pas aux conseils du yétser hara. » Résister pendant une seule journée n’est pas insurmontable. Et chaque jour, la personne se dira de nouveau : « Juste aujourd’hui, et pas plus. » De cette manière, elle pourra vaincre facilement le yétser hara, sans être accablée par l’idée d’une lutte interminable.
Le Ktav Sofer poursuit : c’est cela le sens du verset « Mais vous qui êtes attachés à Hachem ». Si vous voulez rester attachés à Hachem et triompher du yétser hara, la solution est de penser : « Vous êtes tous vivants aujourd’hui ». Imaginez que vous vivez uniquement aujourd’hui, et cette attitude vous permettra de rester fermement attachés à la Torah, sans crainte ni appréhension.
Dans le même esprit, le Saba de Slabodka répondit un jour à quelqu’un qui hésitait entre deux choix. Il lui conseilla d’imaginer que ce jour était son dernier sur terre, puis de prendre sa décision en conséquence.
Cela explique également les mots du verset « Il les bénit ce jour-là, en disant ». Yaakov les bénit en leur enseignant qu’il fallait avoir l’habitude de dire : « Ce jour-là » – vivre comme si chaque jour était le seul qui compte. Cette attitude est la clé pour vaincre le yétser hara.