Nous sommes en pleine fête de Soukkot, qui est appelé par la Thora “zman sim’haténou – le temps de notre réjouissance“.
Le Gaon de Vilna explique la différence linguistique entre les deux notions très proches de sim’ha et sassone. Sim’ha représente la joie présente au début du processus, alors que sassone symbolise la joie présente lors de l’accomplissement de notre projet.
Il déduit cela du passage de la prière du Chabat matin “sméh’im bétsétame sassim bévoame – שמחים בצאתם ששים בואם”.
Par exemple, au moins où on prend la route avec notre voiture chargée pour partir en vacances, le sentiment qu’on éprouve est de la sim’ha. Par contre, au retour des vacances, on éprouve le sentiment accompli de vacances réussies est du sasson.
Or, Soukkot représente à priori une fête de bilans. C’est la “fête des récoltes“, où l’on se réjouit des fruits enfin prêts à être consommés après avoir travaillé la terre pendant de longs mois. C’est également le bilan du mois d’Elloul, de Roch Hachana, des 10 jours de pénitence et de Yom Kippour. Nous avons aussi lu le premier jour de fête la Haftara où il est indiqué qu’à la fin des temps, les goyim viendront fêter Soukkot à Jérusalem.
Tout indique donc que Soukkot est une fête de “fin de route”. On devrait donc plutôt l’appeler “zman sassonénou” et pas sim’haténou !
Nous pouvons répondre de la façon suivante. Lorsqu’un goy gagne une grande somme d’argent, il le dilapide immédiatement. A l’inverse, un juif l’utilise à bon escient et s’en servira pour monter plein des nouveaux projets : un kollel, une yéchiva, une koupat tsédaka, une synagogue etc
La réponse est donc claire : un juif n’est jamais arrivé au bout du chemin, il est toujours en quête de nouveaux projets et de nouveaux objectifs. Même quand on finit un traité de Guémara, il est de coutume d’en commencer immédiatement un nouveau, pour montrer que chaque fin n’est en réalité qu’un tremplin pour commencer une nouvelle ascension.
Il en est ainsi de Soukkot. Nous faisons le bilan des jours redoutables pour nous en servir pour commencer un nouveau cycle dans notre avodat Hachem de manière optimale, avec un long hiver à aborder.
Qu’Hachem puisse nous éclairer et nous guider pour se réjouir et grandir encore plus !