Contrairement aux autres interdictions (mélange de lait et de viande, graisse, sang, récolte dont la Trouma n’aurait pas été prélevée …) qui ne sont proscrites par la Thora qu’à partir de Kazait (volume d’une olive), il est interdit de consommer même une infime quantité de Hamets pendant Pessah.
Il existe une autre Houmra (mesure de rigueur) concernant le Hamets : il ne s’annule pas dans un mélange même s’il y a 1000 fois moins de Hamets (alors que par exemple, une goutte de lait dans un plat de viande s’annule avec 1/60ème).
Les décisionnaires essayent d’expliquer ces différences. Tous s’heurtent à de nombreuses difficultés. Le Radbaz explique que la seule raison “valable” est que le Hamets est comparé au Yetser Hara, comme le “levain dans la pâte”. Ainsi, de la même façon qu’une infime quantité de levain fait monter toute la pâte, une petite porte ouverte au Yetser Hara a le pouvoir de lui donner le contrôle sur toute notre Nechama.
C’est pour ne pas succomber au Yetser Hara que nous nous imposons tant de Houmrot à Pessah; ainsi comme on se doit de chercher dans tous les recoins et d’éliminer les restes de Hamets la veille de Pessah, ainsi nous avons également l’obligation de nous introspecter et d’éliminer les restes même minimes de Yetser Hara.
Le parallèle se poursuit : nous cherchons les restes de Hamets à la lumière d’une bougie, mais à quoi sert une bougie pour chercher le Yetser Hara ? Le Rav Hassman donne la parabole suivante : “un jeune paysan quitta son village pour la première fois et fit de nouvelles découvertes : des rues éclairées, des magasins, des immeubles … il entra dans un magasin de luminaires et émerveillé, passant de lustre en lustre, tomba sur une invention extraordinaire : une lampe sans fil, une lampe torche ! il l’acheta puis continua son périple. Il vit des gens se précipiter dans une salle de cinéma. Il entra dans une salle sombre et voit par merveille des personnages bougés à l’écran. Il se dit : quel dommage qu’il fasse si sombre ! il se souvint alors de sa lampe torche et l’alluma en direction de l’écran, mais il ne vit pas mieux, au contraire : tout devenait flou ! Les différentes personnes présents lui crièrent dessus en expliquant qu’ici, on voit bien dans la pénombre !”
Et le Rav Hassman de conclure : tous les plaisirs de ce monde ne sont qu’imagination et ne peuvent être vus que dans l’obscurité ! Si nous allumons une bougie, du feu, le feu de la Thora, tout cela disparaît !