La paracha Nasso traite du Nazir, cet homme qui fait vœu de se priver de vin, ne pas se couper les cheveux et ne pas se rendre impur au contact de morts. A la fin de cette période, il se rase complètement. S’il ne tenait pas ses engagements, il était tenu d’amener un sacrifice au Bet haMikdash, pour se faire pardonner.
La Guémara raconte l’anecdote suivante. Shimon haTsadik s’exprima ainsi. « De ma vie, j’ai mangé un seul sacrifice de Nazir. J’étais en chemin et je croisais un jeune homme Nazir, qui avait de beaux yeux et une très belle chevelure. Je lui demandais pourquoi il avait décidé de se débarrasser de ses splendides cheveux. Il m’expliqua qu’il était berger, et un jour alors qu’il allait puiser de l’eau, il vit son reflet dans le puits et son Yetsèr Hara (mauvais penchant) essaya alors de le faire fauter. Ce jeune homme chassa alors son Yetsèr Hara en lui disant : ‘‘Racha ! Pourquoi tu interviens dans un monde qui ne t’appartient pas, contre quelqu’un qui finira en poussière ? Je fais vœux de Nazir et je détruirais ma chevelure pour Hakadosh Baroukh Hou !’’ En entendant cela, Shimon haTsadik l’embrassa et dit : ‘‘que de tels Nazir soient nombreux !’’ ».
Shimon haTsadik ne mangea jamais de sacrifice de Nazir impur, car la Guémara le surnomme « fauteur », puisqu’il s’impose des interdits facultatifs et qu’il ne les tient pas. Que vit-il chez ce jeune homme qui l’interpella autant ?
Le Rav Wolbe explique que Shimon haTsadik nous enseigna un grand ‘hidoush. La touma (impureté) chez l’Homme commence par le culte du corps. Ce jeune homme vit quelques instants son reflet dans l’eau, et immédiatement, il sentit le Yetsèr Hara le menacer. Il chercha tout de suite un moyen de le repousser et prit sur lui d’être Nazir.
Qui ne cultive pas sa propre image ? Chacun à son niveau, qui ne se laisse pas corrompre par son physique, par ses vêtements ? Ces sentiments sont l’origine de l’impureté, de l’oisiveté et des désirs !
Ceci est la base de la civilisation occidentale dans laquelle nous vivons depuis près de 2000 ans, depuis que le Beth haMikdash a été détruit.
La solution est de voir son corps comme un écrin pour servir Hachem ! Comme le Midrash l’explique, la Thora n’a pas été donné aux anges célestes, car ils ne peuvent pas accomplir la mitsva d’enfanter, ni celle de la Brit Mila, ou de manger le Chabat et les jours de fête !
Notre travail sur Terre est justement de se servir de ce corps, pour se sanctifier et justement arriver à le transformer en un élément tellement saint, qu’il renaîtra de ses cendres lors de la Résurrection des Morts, qu’elle puisse arriver très rapidement de nos jours. Amen.