La paracha de la semaine s’appelle Mikets, au nom de “la fin” des deux années supplémentaires que Yossef passa dans les prisons de Potifar.
A ce sujet le Midrash nous donne un enseignement fondamental en citant le verset de Iyov “Il fixa une fin à l’obscurité“, c’est-dire qu’Il fixa le nombre exact d’années que Yossef devait passer dans les geôles obscures, et dès que la fin arriva, Pharaon rêva immédiatement, et le processus de libération de Yossef commença.
Ce Midrash nous éclaire d’une nouvelle lumière. Nous avons l’habitude de comprendre que le rêve de Pharaon a provoqué la libération de Yossef, qui fut invité à expliquer le rêve, grâce aux talents qu’il avait déjà pu exercer avec le maître échanson et le maître panetier.
Notre maître le Bet Halévi précise que cette compréhension est une grosse erreur. La réalité est exactement inverse : Yossef est la raison de tous ces événements. Il devait sortir de prison à Rosh Hashana, et par conséquent, Pharaon rêva à cette date-là, et les rêves de ses codétenus eurent lieu aussi exactement à cette date-là deux ans plus tôt, pour rappeler que c’est cette date qui avait été originellement choisie pour sa libération (si ce n’est les deux demandes à l’aide en trop de Yossef au maître échanson qui lui furent reprochées).
La cause et la conséquence sont donc inversées par rapport à ce que l’on pensait de prime abord.
C’est l’explication du verset “Il fixa une fin à l’obscurité” : tout d’abord, la fin est fixée, puis les différentes étapes nécessaires pour y arriver en découleront.
En ces derniers jours de ‘Hanouka, ceci rejoint totalement la réponse que nous devons apporter à la culture grecque, qui rationnalise tout, où tout est entre les mains de l’Homme, tant bien que son intelligence et sa compréhension le lui permettent.
A l’inverse, le Am Israël proclame haut et fort qu’aucun événement ne dépend de l’Homme mais tout vient d’Hakadosh Baroukh Hou : “Ein od milvado – il n’y a rien d’autre que Lui” !