Nous sommes en pleine fête de ‘Hanouka, la fête des lumières qui commémore le miracle dont notre peuple a bénéficié à l’époque du deuxième Bet HaMikdash, lorsque les grecs attaquèrent les juifs.
Nous connaissons tous l’histoire de la guerre qu’ont mené quelques ‘hashmonayïm courageux contre une armée entière. Cependant, je voudrais m’attarder cette année sur un autre point. Les Sages nous ont enseigné que les grecs avaient fait plusieurs décrets : interdiction de faire Chabat, de faire la Brit Mila, d’étudier la Thora et de sanctifier le nouveau mois.
Nous comprenons aisément les 3 premiers décrets qui concernent des mitsvot fondamentales de notre peuple. Elles sont l’essence même de la émouna (foi) ! Cependant, en quoi la fixation du nouveau mois par le Bet Din est-elle fondamentale ? Pourquoi les grecs s’en sont-ils pris à cette mitsva ?
Pour répondre à cette question, il faut bien comprendre ce que représente Yavan (la Grèce). Yavan ne vint pas attaquer et tuer les juifs. Au contraire, ils ne voulaient pas du tout leur faire de mal, mais uniquement les assimiler. Pour arriver à leurs fins, ils trouvèrent une façon simple : créer une civilisation qui les éloignera d’eux-même de la Thora. La meilleure façon était donc de les “ouvrir au monde”, en créant des théâtres, des stades, du sport, des divertissements, bref tout ce qui éloigne l’Homme de la Thora. Mais pour être sûr d’y arriver, il fallait supprimer l’influence qu’ont les Rabanim sur le peuple. C’est ce que représente la mitsva de la sanctification du mois par le Bet Din. Les Sages ont via cette mitsva la force de fixer quand tomberont les fêtes, et de manière plus générale, sont les garants de la transmission de la Thora de génération en génération, depuis Har Sinaï, jusqu’à aujourd’hui.
Supprimer le nouveau mois fixé par le Bet Din, c’était en fait couper le lien entre le peuple et la Thora.
Ne nous méprisons pas, cette guerre n’est pas terminée, bien au contraire. De nos jours, la civilisation occidentale est le prolongement parfait des idées de Yavan, en privilégiant les loisirs et divertissements aux valeurs spirituelles. Malheureusement, elle fait des ravages dans notre peuple, et chacun d’entre nous a le devoir de se lever comme Matityaou et de proclamer : “Mi lHachem élayï – que celui qui est avec Hachem me rejoigne !”.
Quelques heures avant l’allumage de la première bougie, nous avons perdu le pilier de notre peuple, le maître de notre génération, le Rav de tous les juifs à travers le monde, Rav Aharon Yehouda Leïb Steinman זצוק”ל, qui, à 104 ans, nous a laissés orphelins.
Le Rav était le ‘Hafets ‘Haïm de la génération. Il nous reliait aux générations précédentes. Il a notamment eu le mérite de rencontrer de grands Roch Yéchiva comme Rav Shimon Shkop ou Rav Barou’h Béér Leïbovitz.
Complètement détaché des valeurs matérielles, il ne pesait que 36 kg (!!!), consomma toute sa vie des repas identiques sans véritable goût (de la semoule), s’asseyait sur la même chaise depuis 70 ans, une chaise en mois inconfortable et dépourvue d’accoudoir et de dossier !!! Il l’avait reçu en arrivant en Eretz Israël, et demanda rapidement à la rehausser afin que ses pieds ne puissent toucher le sol. Ainsi, s’il s’assoupissait en étudiant, il tomberait de la chaise ! Les plus grands Sages lui vouaient le plus grand respect, comme notre maître le ‘Hazon Ich qui se levait devant lui, alors qu’ils avaient presque 40 ans d’écart !
Il s’est toute sa vie battu pour que les juifs se rapprochent de la Thora et d’Hakadosh Baroukh Hou. Il a même ouvert 4 yéchivot kodoshot à l’âge de 84 ans ! C’était l’antithèse de Yavan !
Il était la représentation parfaite de ce qu’Hachem attend de l’Homme sur terre : une étude assidue et une pratique pointilleuse des mitsvot, et un détachement total des plaisirs de ce monde ! Prenons exemple sur lui pour combler un minimum le trou béant qu’il a laissé !
Qu’il puisse nous protéger et accélérer la venue du Machia’h très vite.