Dévarim 5784 – n°436

Nous entamons cette semaine le dernier ‘Houmash Dévarim, qui débute par les remontrances que Moshé Rabénou adressa au Bné Israël avant leur entrée en Israël : “Voici les paroles que Moshé adressa à tout Israël de l’autre côté du Jourdain, dans le désert, dans la plaine en face de Souf, entre Farane et Tofel, et Lavan, ‘Hatséroth et Di-Zahav“.

Rashi cite le Midrash qui explique pourquoi Moshé Rabénou s’adressa aux Bné Israël par allusion : “Puisque ce sont des remontrances, la Thora énumère ici tous les lieux où ils ont énervé Hashem, les dissimule et ne les cite que par allusions, afin de ménager l’honneur des Bné Israël“.

Moshé Rabénou ne voulait surtout pas froisser les Bné Israël. Il s’employa donc à évoquer par des sous-entendus chacune de leur faute.

Pourtant quelques versets plus bas, la Thora nous raconte longuement comment Moshé Rabénou les réprimanda de manière claire et sans détour : la faute des Explorateurs, la tentative d’entrée en force en Erets Israël, le refus de placer sa confiance en Hashem, le refus d’écouter les paroles de Moshé, …

Une question évidente se pose : pourquoi Moshé Rabénou prit d’énormes précautions au début de la parasha pour ne pas les froisser, alors que quelques versets plus tard, ils les accusa lourdement et directement ?

Nous pouvons donner l’explication suivante. Pour pouvoir réprimander quelqu’un, il faut d’abord qu’il ressente que nous l’aimons. Cela n’est pas possible en lui rentrant dedans frontalement. Après avoir compris que nous ne sommes intéressés que par son bien, nous pouvons désormais lui énumérer nos reproches sans craindre une mauvaise réaction.

Nous pouvons expliquer ainsi le verset de Mishlé : “Ne rejette pas le reproche d’Hashem, ne t’insurge pas contre Sa réprimande – מוּסַר השם בְּנִי אַל תִּמְאָס וְאַל תָּקֹץ בְּתוֹכַחְתּוֹ“.

“מוּסַר השם : בְּנִי” : La réprimande d’Hashem : mon fils, c’est-à-dire que pour qu’une réprimande soit acceptée, il faut tout d’abord que la personne sente que je l’aime comme un fils !

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