Nous approchons à grand pas du 9 av, jour commémorant la destruction des deux Beth Hamikdash, les Temples de Jérusalem où l’on offrait les sacrifices à Hakadosh Baroukh Hou.

Pour pouvoir mesurer l’ampleur de cette perte incommensurable, il faut d’abord comprendre ce qu’on a effectivement perdu !

Ces destructions ne furent pas seulement un bouleversement géopolitique considérable, avec le départ en exil du peuple juif qui continue jusqu’à ce jour. L’événement central fut plutôt l’exil de la Chékina, la présence divine qui résidait de manière dévoilée dans le Bet Hamikdash.

En effet, les miracles continuels, le Cohen Guadol dans sa splendeur habillé des 8 vêtements en or, les Cohanim chargés du service quotidien dans le Temple, les Léviim chantant les psaumes lors des sacrifices, les Bné Israël amenant leurs offrandes, le Grand Sanhédrin (Tribunal Rabbinique), la Ménora en or (candélabre), l’autel où l’on brulait les sacrifices, l’Arche Sainte en or recouverte des chérubins qui renfermaient les premières et deuxièmes Tables de la Loi, … confinaient à cet endroit une atmosphère surnaturelle, où le service divin atteignait la perfection !

Les masques qui voilent aujourd’hui la présence divine étaient alors inexistants, et on pouvait littéralement voir et ressentir la Chékina.

Les Sages nous enseignent que les chérubins qui la recouvraient changèrent d’orientation suivant le comportement du peuple juif. S’il suivait la Thora et pratiquait les mitsvot, ils se regardaient l’un l’autre, mais si hass véchalom les Bné Israël ne faisaient pas la volonté divine, les chérubins se tournaient le dos !

Quand les armées de Néboukhadnétsar Roi de Babel pénétrèrent dans le premier Temple pour le brûler, ils entrèrent dans le Saint des Saints où se trouvait l’Arche Sainte. Elles découvrirent les chérubins l’un vers l’autre. Puisque la destruction du Bet Hamikdash résultait des nombreuses fautes graves du peuple juif, pourquoi donc les chérubins ne se tournaient-ils pas le dos ?

En fait, la destruction du temple fut un « service » qu’Hachem rendit au Am Israël, afin qu’il puisse obtenir une expiation complète via les souffrances de l’exil, qui durent déjà depuis presque 2000 ans. De la même façon qu’un père continue à se préoccuper de son fils, même après qu’il fait les plus grandes bêtises, ainsi Hachem n’abandonna pas ses enfants. Si Hakadosh Baroukh Hou s’était complètement détourné de nous, nous n’aurons pas survécu jusqu’à ce jour. Le fait même qu’Il nous offre une possibilité de nous repentir, prouve à quel point Il nous aime et désire que nous revenions vers lui, ce qui est symbolisé par les chérubins l’un vers l’autre.

Les Sages nous enseignent : « Toute génération dans lequel le Temple n’a pas été reconstruit, c’est comme s’il y avait été détruit ». C’est-à-dire que si les fautes pour lesquelles le Bet Hamikdash a été détruit persistent dans le Am Israël, le Temple ne peut être reconstruit ! Sans ces fautes, nous aurions déjà vu la construction du Temple ! Ainsi, nos fautes sont la raison pour laquelle il n’y a pas de Temple. C’est donc bien comme s’il avait été détruit de nos jours !

Quelles sont ces fautes pour lequel le second Temple a disparu ? La haine gratuite et la médisance (Lachon hara) ! Ainsi, pour pouvoir avoir le mérite de voir dès cette année la reconstruction du Temple et la présence divine dans toute sa splendeur, appliquons-nous à corriger ces fautes et à renforcer l’amour de chaque juif, quel qu’il soit. Cette unité nous protègera de tous nos ennemis et précipitera la venue du Machiakh très rapidement de nos jours. Amen !