Nous commençons cette semaine le livre de Chémot, qui débute par l’asservissement en Egypte et se poursuit jusqu’au don de la Thora et la construction du Mishkan (Tabernacle).
En introduction, la Thora nous cite la liste des descendants de Yaakovqui descendirent en Egypte. Le verset précise que « Yossef était en Egypte ». Rachi s’interroge : « Yossef et ses enfants font partie des 70 personnes [pour lesquelles il est déjà précisé qu’elles étaient en Egypte], pourquoi la Thora le cite-t-il une autre fois ? C’est pour nous enseigner que Yossef resta au même niveau de piété qu’il avait étant jeune berger auprès de son père, même après être devenu roi d’Egypte et empêtré dans l’impureté locale : il resta le même tsadik ».
Nous pouvons comprendre simplement le commentaire de Rachi, en se basant sur le Midrash enseignant que Yossef ne s’est pas enorgueilli sur ses frères et son père, même après avoir atteint la fonction suprême en Egypte. Il se considérait toujours comme un simple berger.
Cependant, le Rav Moshé Shternboukh donne une explication plus profonde. Rachi veut ici nous enseigner que Yossef appréhendait toutes les épreuves de la vie de la même façon. Qu’il soit un jeune berger jeté du fond d’un puits puis vendu en esclavage, ou le roi d’Egypte, confronté aux méandres du pouvoir, il ne voyait en réalité qu’une seule chose : une épreuve amenée par Hakadosh Baroukh Hou pour le rendre encore meilleur.
En effet, la publicité ou la difficulté d’une épreuve n’a que peu d’importance pour nous. C’est plutôt un moyen de servir Hachem avec les « ustensiles » qu’Il nous donne. Certains sont confrontés à la pauvreté et s’apitoient sur leur sort, alors que d’autres ont reçu de grandes richesses de la part d’Hakadosh Baroukh Hou, mais trébuchent et ne l’utilisent pas à bon escient. Que ce soit l’esclavage ou la royauté, Yossef n’accorda aucune différence et y vit une rampe pour s’élever et se rapprocher d’Hachem.
Ainsi, son exemple doit nous servir de modèle pour savoir aborder et décrypter les événements de la vie avec la lecture de la Thora. Quelles que soient nos épreuves ou nos responsabilités, elles ne sont en aucun cas différentes ou moins importantes que celles de nos voisins. Chacun est confronté à ce qui va le faire grandir. D’ailleurs, comme David HaMélèkh le dit dans Téhilim, l’épreuve (nissayone) vient de l’étendard qu’on hisse en haut d’un navire (ness léhytnossèss). Le choix de grandir est donc entre nos mains et ne dépend que de nous. En assimilant cet enseignement, nous aurons une approche complètement nouvelle des événements du quotidien susceptibles d’être perçus comme des lourdes tâches, mais qui sont en réalité autant de moyens de servir notre Créateur.