La paracha de la semaine raconte l’épisode des explorateurs qui racontèrent du Lachon haRa (médisance) sur Erets Israël. Cette faute était d’une gravité énorme. Ils entrainèrent avec eux tout le peuple, et provoquèrent « des pleurs éternels ». En effet, le Midrash enseigne que la destruction du Beth HaMikdash eu lieu le 9 av, le même jour où les explorateurs fautèrent. De plus, Hachem punît toute la génération en les laissant mourir pendant 40 ans dans le désert (correspondant aux 40 jours pendant lesquels ils visitèrent la Terre d’Israël). Finalement, ce n’est que la génération suivante qui eut le privilège de rentrer en Erets Israël.
L’origine de la faute a l’air à priori futile : ils avaient peur de perdre leur statut de « nassi – Prince » !
Ces Hommes étaient pourtant parmi les grands de la plus grande génération (דור דעה) qui vit des grands miracles lors de la sortie d’Egypte et lors de la traversée de la Mer Rouge. Ils eurent le mérite de « voir » Hakadosh Baroukh Hou au Har Sinaï.
Comment des Hommes d’un tel niveau purent fauter à un niveau aussi grave ?
Le Saba de Kélèm apprend de là l’obligation de prendre conscience de notre petitesse et de notre prédisposition naturelle à fauter. Si de tels gens purent commettre une telle faute, nous sommes à plus forte raison en danger constant, constamment entourés d’un environnement complètement hostile à la Avodat Hachem. La seule solution pour nous protéger est de prier, d’implorer la grâce divine et de s’ajouter des barrières pour ne pas fauter.
Un jour, un élève de la Yéchiva de Rav Aharon Kotler vint le voir pour le prévenir qu’il voulait le quitter et rejoindre l’université. Le Roch Yéchiva le prévint que de nombreux dangers le guettaient dans sa nouvelle vie. Le jeune lui répondit qu’il s’était bien construit à la Yéchiva et qu’il avait assez de Yirat Chamaïm pour ne pas trébucher.
Rav Aharon Kotler amena une preuve de la Guémara. On apprend que les Sages interdirent de lire le Chabat à la lueur d’une bougie, de peur qu’on vienne à pencher le récipient rempli d’huile pour voir mieux, et ainsi transgresser l’interdiction de Mav’ir : allumer le feu.
La Guémara nous enseigne que Rabbi Yishmaël dit : « je vais lire et je ne pencherais pas la bougie ». On apprend qu’il transgressa le Chabat et écrivit sur son cahier : « quand le Bet Hamidash sera reconstruit, j’amènerais un sacrifice expiatoire, pour avoir transgressé le Chabat ». Le Roch Yéchiva s’interrogea : comment un grand tel que Rabbi Yishmaël put faire une telle erreur ? Toutes ses actions n’étaient guidées que par le « דעת תורה – daat tora », à savoir appliquer la volonté de la Thora dans chaque geste, aussi petit soit-il ! Le Rav donna donc la réponse suivante : Rabbi Yishmaël s’appuya sur lui-même, et cela-même fut la raison qui l’autorisa à fauter ! On peut retrouver cet enseignement en examinant bien les mots de la Guémara : « je vais lire et je ne pencherais pas la bougie », c’est-à-dire qu’il pensait que son propre haut niveau l’empêcherait de fauter !
Puissions-nous apprendre à nous protéger comme il se doit, à savoir respecter les paroles des Sages de chaque génération, qui connaissent les problèmes liés à chaque génération et qui nous placent les bonnes barrières pour les éviter.
Bonjour,
J’apprécie tout particulièrement vos divréi Thora car ils sont très souvent orientés vers le Moussar, la pensée juive et le Hinoukh.
Je fais partie d’une communauté de la banlieue parisienne dont les membres du Kahal, n’ayant pas forcément la possibilité d’assister à des chiourim pour des raisons diverses, ont besoin de tels enseignements.
Nous tentons de faire chaque semaine un petit feuillet avec un résumé de la Parasha, quelques petits commentaires, des Halakhotes et des règles de Moussar destinées aux parents.
Nous donneriez vous l’autorisation de reproduire certains de vos divréi Thora pour le kahal ?
Je pense qu’il est important de pouvoir diffuser le maximum de Thora.
Une petite étincelle dans le cœur peut se transformer en un merveilleux feu de kédousha susceptible d’embraser la Néchama.
Merci d’avance pour votre réponse.
Kol touv
Stéphane Chlomo SAADA