La paracha de la semaine débute par la mitsva de la Chmita qui ne s’opère qu’en ארץ ישראל. Tous les
sept ans, la terre doit chômer, donc rester en friche. C’est ce qu’on appelle plus communément la « jachère ».
«שש שנים תזרע שדך ושש שנים תזמור כרמך ואספת את תבואתה » Ce qui se traduit par : « Six années, tu ensemenceras ton champ, et six années tu tailleras ta vigne, et tu recueilleras sa récolte. » C’est donc un ordre divin et nous devons avoir la émouna (la foi) qu’à travers l’accomplissement de cette mitsva, Hakadosh Baroukh Hou n’abandonnera jamais Son peuple et que, bien au contraire, Il lui prodiguera une multitude de bénédictions.
Le Kli Yakar explique ces versets de la Thora, comme suit : « que les récoltes pousseront pendant six ans et que cette sixième année sera encore plus fertile, car à elle-seule, elle prodiguera les récoltes de trois années consécutives, soit la 6 ème , la 7 ème et la 8 ème année. »
L’homme peut faire sa hichtadlout (ses efforts) et croire que la réussite lui revient de droit, mais il ne fait qu’éloigner son bitakhon, sa confiance en Hachem.
Bien au contraire, il doit toujours élever ses yeux au Ciel, car Lui seul donne la « ברכה », la bénédiction à chacun d’entre nous. C’est dire combien nous devons être confiants en l’Eternel, car Lui seul est notre nourricier. Nous allons illustrer cette confiance pure et naïve, à travers un récit de Rav Shalom Shvadron.
Un brave Juif originaire de Hongrie vivait à Bné Brak du temps du ‘Hazon Ich. C’était un homme simple, mais animé d’une véritable confiance en ה’, et il n’entreprenait jamais rien sans consulter le rav auparavant.
Un vendredi, on le voit arriver en hâte chez le ‘Hazon Ich , peu de temps avant le début du Chabat : une canalisation vient de rompre, et il y a fuite dans son appartement !
Mais comment pourrais-je vous aider ? demanda le ‘Hazon Ich . Appelez plutôt un plombier !
Aucun plombier n’acceptera de venir à cette heure, quelques minutes avant Chabat !
Que pensez-vous que je puisse faire, moi, répondit le rav ?
Faites quelque chose pour empêcher l’eau de couler…, rétorqua naïvement le Hongrois.
Alors, j’espère que l’eau va cesser de couler…, dit le ‘Hazon Ich ! »
Plein de confiance, le brave homme rentra chez lui pour constater qu’en effet, l’eau cessa de couler… Mais, après Chabat, le voici de retour chez le
‘Hazon Ich.
« Le Rav a ordonné à l’eau de cesser de couler…, explique-t-il. Mais maintenant, nous n’avons plus d’eau !
Que voulez-vous que je fasse, alors, répondit le ‘Hazon Ich ?
Faites quelque chose pour que l’eau se remette à couler, rétorqua le Hongrois !
Très bien, répondit le Rav, j’espère que l’eau va se remettre à couler… » Et l’eau se remit à couler.
Telle est la force de la confiance sans calculs… Il s’agissait pourtant d’un Juif simple, de notre génération.
Puissions-nous apprendre de notre maître et se donner à Hachem, sans calcul.
[Tiré d’un enseignement de Rav Yossef Guirchoun]