La paracha de la semaine débute par la mitsva de la Chémita en Erets Israël, à savoir arrêter de travailler la terre la septième année et la mettre en jachère. A celui qui se poserait la question de sa subsistance pendant les années sans récolte, la Thora répond : « j’enverrai Ma bénédiction pour les trois années [impactées par l’arrêt du travail] ». De Chémita en Chémita, les histoires témoignant de la bénédiction divine se multiplient et nous prouvent à quel point Hakadosh Baroukh Hou n’abandonne jamais Son peuple.
De tout temps, la Thora et les Sages considérèrent les agriculteurs respectant scrupuleusement ces halakhot comme de véritables héros.
Il faut savoir qu’il y a quelques dizaines d’années, nos maîtres, emmenés notamment par le ‘Hazon Ich, se sont battus pour que les agriculteurs en Erets Israël respectent la Chémita, que ce soit en diffusant et expliquant ces lois compliquées et alors méconnues, mais aussi en créant des fonds de soutien financiers à ces héros.
En 5740 (1980), le Rav Grossman était Rav de la vallée du Jourdain, zone rurale remplie de champ. Quasiment aucun agriculteur ne respectait la Chémita rh”l. Un certain Efi, qui voulait respecter la Chémita, demanda au Rav de lui promettre que tout se passerait bien pour lui au niveau financier. Après avoir consulté notre maître le Rav Elyachiv, le Rav Grossman lui certifia qu’il verra clairement l’aide divine. Efi abandonna tout travail et profita de son temps libre pour étudier la Thora. Jour après jour, il fut moqué par ses confrères. Mais Efi teint bon et refusa même de leur louer son matériel, afin qu’il ne soit pas considéré comme avoir aidé ceux qui transgressent la Thora.
Le 3 tichri de l’année suivante, à la fin du jeûne de Guédalia, il trinqua avec le Rav, qui le félicita d’avoir tenu bon. Dès le lendemain, il appela le ministère chargé de vendre aux agriculteurs les graines à semer. Il ne resta rien, car tout fut déjà distribué ! Après avoir insisté, on lui répondit qu’il restait uniquement une grande quantité de graines de céleri, et qu’on les lui donnait gratuitement plutôt que de les jeter. Sans autre choix, il planta tous ses champs de céleri, et chose incroyable, des tonnes de céleris géants poussèrent jusqu’à des hauteurs d’homme, de quoi nourrir tout le pays pendant plusieurs longs mois ! Ses compères se moquèrent encore de lui, mais Efi ne désespéra pas. Il leur répondit qu’il avait fait sa part du marché, et qu’Hachem fera sans aucun doute la Sienne. Quelques semaines plus tard, son contact au ministère l’appela et lui demanda ce qu’il avait fait des graines de céleri :
- Ce que j’ai fait ? Je mange du céleri, je respire céleri, je dors céleri, tout le monde m’appelle monsieur céleri !
- Tu en as en grande quantité ?
- Autant que tu veux !
- Extra, le prix du marché du céleri est normalement autour d’un demi-dollar. Tu pourras les vendre 3 dollars voire jusqu’à 4 ou 5 dollars !
- Mais que se passe-t-il ?
- Une vague de froid sans précédent frappe l’Europe, toutes leurs récoltes ont congelé, et tous ses habitants sont cloitrés chez eux et ont besoin de céleri pour faire de la soupe et se réchauffer ! Ils nous supplient de leur envoyer du céleri ! Prépare le maximum et je t’envoie dès maintenant des commandes à faire partir aux 4 coins de l’Europe.
Devant une telle nouvelle, Efi vit de façon dévoilée la main divine et se mit au travail, employant des dizaines d’ouvriers. Pendant plusieurs semaines, des files de camions défilaient les uns après les autres pour charger le céleri, direction l’aéroport ! A l’approche de Pessa’h, Efi n’avait plus un céleri pour son sédèr !
Cette histoire eut un écho considérable et b’’h, beaucoup d’agriculteurs se repentirent et firent comme Efi lors de la Chémita suivante. Efi, quant à lui, se renforça au fil des années jusqu’à devenir un véritable érudit, et transmet aujourd’hui de nombreux cours de Thora au public.
Puissions-nous également savoir se sacrifier pour Hachem et aller contre les mauvais penseurs qui essayent de nous écarter du bon chemin ! Sachons aller jusqu’au bout de nos convictions !