La paracha de la semaine nous enseigne la mitsva de la réprimande : “tu réprimanderas ton prochain הוכח תוכיח את עמיתך”.
Dans la Guémara, une règle fixe que toutes les particules את – ète et גם – guam viennent ajouter un nouvel enseignement.Quel est donc, dans cette mitsva, le ‘hidoush supplémentaire ?
Rav Israël Sanlanter explique que le ète vient ajouter que l’Homme doit également se réprimander lui-même : “ète, y compris toi-même !”. En effet, on doit être assez honnête pour se corriger soi-même de ses fautes !
Notre maître le Ben Ich Haï illustre cet enseignement par une parabole.
Un homme vola et fut jugé par le Roi, qui le condamna à la peine capitale. Avant que ne soit exécutée la sentence, le coupable demanda à prendre la parole. Il expliqua qu’il détenait un savoir particulier que personne d’autre au monde ne connaissait, et qu’il voulait la transmettre avant de mourir, afin que le monde continue à en jouir. Le Roi, curieux, demanda de quel savoir il s’agissait. Le voleur expliqua qu’il savait comment planter une graine dans la terre afin qu’elle donne des fruits en 30 minutes seulement ! Le Roi accéda à sa requête et ordonna de lui donner ce qu’il réclamait pour enseigner sa science.
Il mélangea de l’eau avec certaines herbes très spéciales, puis planta la graine. A ce moment, il se tourna vers le Roi et s’exprima ainsi : “Ma préparation est prête, il ne reste qu’à arroser la plante avec mon mélange. Mais la condition indispensable à la réussite de l’opération est que les mains qui versent ce mélange soient propres et exemptes de tout vol. J’honore donc le Premier Ministre à se coller à la tâche”. Ce dernier refusa, arguant qu’étant enfant, il avait volé quelques friandises à l’épicerie ! Le voleur proposa donc au Ministre des Finances, qui, confus, s’exempta également prétextant que vu son poste, il se peut qu’il ait involontairement détourné quelques deniers, et qu’il ne fallait prendre aucun risque quant à la réussite de l’opération. L’homme se tourna donc vers le Roi, qui expliqua qu’étant jeune, il avait volé quelques diamants de son père, le défunt Roi.
Le voleur s’exclama : “Vous avez tous volé, et vous me condamnez à mort alors que j’ai volé quelques miches de pain pour subsister ???”. Le Roi, honteux, comprit le subterfuge et le gracia.
Ainsi, nous devons être exempts de tout reproche avant de réprimander les autres, ce qui est loin d’être acquis …
Finissons avec quelques lignes sur Yom Haatsmaout, jour de l’indépendance de l’Etat d’Israël. L’hymne Hatikva dit : “être un peuple libre sur notre terre”. Les fondateurs de l’Etat clamèrent : “ככל הגויים בית ישראך – le peuple juif est désormais comme les autres peuples”. N’oublions donc pas l’avant dernier Rachi de la paracha (Vayikra 20, 26). Hachem dit : “Je vous différencierais des autres peuples pour M’appartenir“. Rachi explique : “Si vous êtes séparés des goyim, vous êtes à Moi, sinon, vous serez livrés à Néboukhadnétsar & Co, et vous serez exilés de la Terre Sainte“.
Travaillons pour respecter et renforcer ce que nous a enseigné Rav Saadia Gaon il y a plus de mille ans : “Cette nation n’en est une que par sa Thora אין אומה זו אלא בתורתה”