La paracha nous enseigne l’épisode du rachat de la békhora – le droit d’aînesse d’Essav par Yaakov. Alors qu’Essav le suppliait de lui donner à manger de son plat rouge, Yaakov accepta de lui laisser ce plat en échange du droit d’aînesse.
Rachi explique que Yaakov vit par Rouakh Hakodesh (esprit divin) que le service au Bet Hamikdash serait assuré par les aînés, il ne voulut donc pas laisser son frère racha apporter des sacrifices à Hachem. Essav accepta cet échange et s’exprima ainsi : “Je vais de toute façon mourir. A quoi bon ce droit d’aînesse !?“
Le Hafets Haïm pose une question : la Guémara précise que quand un homme est confronté à son mauvais penchant, les moyens de le combattre sont les suivants : étudier la Thora, lire le Chéma Israël et se rappeler du jour de la mort. Or, chez Essav, le jour de la mort ne le rapproche pas d’Hachem.
La réponse est simple. Le tsadik accomplit à la lettre la michna dans Avot qui précise que ce monde-ci est comparé à un couloir devant le palais, c’est-à-dire à une préparation pour pouvoir accéder au monde futur.
Quand quelqu’un doit rencontrer une personne importante, il prépare et choisit avec soin ses habits les plus beaux. Si bien sûr, le Roi en personne le convoque, il s’y préparera plusieurs jours auparavant. Si le Tana (le sage ayant enseigné la michna) nous explique que nous devons nous préparer pendant 70 ans et plus pour pouvoir accéder au palais divin, on comprend aisément qu’il est extraordinaire.
Les goyim, eux, comme Essav auparavant, vivent avec une politique de “Carpe Diem” (vivons et profitons au jour le jour sans se soucier du lendemain ) et n’ont donc besoin d’aucune préparation, puisqu’ils n’accéderont nul part.
Se souvenir de la mort ne nous rapproche d’Hachem uniquement si notre but dans la vie est de nous préparer à pénétrer dans le monde futur à 120 ans, pour pouvoir bénéficier des délices divins.