La paracha de la semaine a une particularité : son texte est séparé au milieu par deux lettres noun inversées.
Rachi cite l’explication de la Guémara à ce sujet : « Il y a deux signes avant et après, … afin de séparer entre deux malheurs ».
Les deux malheurs auxquels les Sages font allusion sont la plainte que les Bné Israël adressèrent à Hakadosh Baroukh Hou à cause de la fatigue des déplacements dans le désert. Bien qu’Hachem voulait leur bien pour les faire rentrer immédiatement en Israël, ils ne virent pas la main divine et se plaignirent, entrainant une grave punition pour les fautifs.
Avant les lettres noun inversées, il y a le début du déplacement des Bné Israël, avec leur départ du Har Sinaï le 20 Iyar de la deuxième année. Ils étaient donc restés au pied du Har Sinaï pendant plus d’un an. Sur ordre divin, en voyant la colonne de nuée se lever et avancer, tout le peuple décampa et la suivit.
En quoi cet épisode est un malheur ? Les Bné Israël accomplirent pourtant à la lettre la parole d’Hachem !
Le Saba de Slabodka cite la Guémara nous enseignant qu’ils ont quitté le Har Sinaï, « comme des enfants qui quittent l’école ». Il explique donc que le véritable malheur fut que Bné Israël partirent de l’endroit où la Thora fut donnée, où le Sanctuaire fut construit, sans exprimer le moindre remord. Bien qu’ils accomplirent et exécutèrent ce qu’Hachem avait fixé, ils auraient dû quitter cet endroit où ils se sont tellement élevés spirituellement avec la « boule au ventre ». Pire, ils partirent en étant joyeux, tel un enfant qui part de l’école en courant dès que la sonnerie retentit !
C’est ainsi que nous devons nous renforcer : après Chavouot où nous nous sommes tellement élevés, la paracha nous enseigne qu’on doit être triste de retourner à nos occupations, et nous devons toujours garder en tête ces moments de spiritualités qui nous construisent.