La paracha témoigne des midot de Moché Rabénou, en particulier de sa Anava (humilité) : “Moché était très humble, encore plus que quiconque sur terre“.
Dans les Pirké Avot, les Sages nous enseignent à quel point il faut s’éloigner de la mauvaise mida de Guaava (orgueil) : “soyez très très (méod méod) humble“.
Il faut comprendre pourquoi la michna a doublé l’avertissement à propos de l’humilité plus que tout autre trait de caractère ?
Il est connu qu’il n’existe pas de récompense dans ce monde-ci pour les mitsvot; les Sages nous enseignent qu’un homme doit sacrifier tous ses biens, seulement pour ne pas transgresser une seule interdiction. Les commandements positifs, eux, ne sont pas percevables. Ainsi, le Hafets Haïm explique que la récompense pour l’accomplissement des mitsvot est spirituelle. Il n’est donc pas possible d’en profiter dans un monde matériel.
Par contre, celui qui reçoit des honneurs ou des distinctions pour une mitsva qu’il aurait accomplie, profite déjà d’une récompense “spirituelle”. Dans ce monde-ci, il n’y pas de marché d’échange ou de monnaie pour la valeur des honneurs ; au contraire, on voit que certains sont prêts à donner des millions, à conditions que leur nom soit inscrit à tel ou tel endroit : nous comprenons donc bien qu’il s’agit d’un plaisir spirituel supérieur, qui est un avant goût de celui réservé lors du monde futur. C’est pour cela que la michna nous avertit deux fois : “soyez très très humble“, afin de ne pas prendre le risque de perdre notre récompense promise dans le monde futur.