La paracha de Mishpatim traite longuement des litiges régissant les relations entre les hommes.
Ces lois ont été enseignées au Har Sinaï immédiatement après le Don de la Thora. Il est ainsi écrit : “Et voici les lois que tu exposeras devant eux [le Am Israël]”.
A priori, ce verset est incompréhensible: il est évident que la Thora doit être enseignée au peuple juif ! A qui donc Moshé Rabénou aurait pu l’enseigner dans le désert ? Pourquoi le verset précise t-il donc “devant eux” ?
Rashi répond à cette question en expliquant que la Thora doit être exposée “devant le Am Israël et non devant les autres peuples, même si tu sais pertinemment, à propos d’un procès, qu’ils le jugeront comme le feraient les juges juifs, ne le présente pas devant leurs tribunaux ! Car celui qui saisit les goyim des procès d’Israël profane le saint Nom et rend hommage à celui des idoles“.
Le Midrash Tan’houma nous enseigne ainsi : “Tout celui qui abandonne les tribunaux juifs pour aller devant ceux des goyim, renie par cette occasion Hakadosh Baroukh Hou puis la Thora“. Le Shoul’han Aroukh qualifie celui qui utilise les tribunaux goyim comme “levant la main sur la Thora de Moshé Rabénou“. Notre maître le ‘Hafets ‘Haïm précise au nom des kabbalistes que dans le monde futur éternel, la punition réservée à ces personnes est la pire de toutes, à savoir revenir sur terre réincarné en chien.
Nous voyons malheureusement de nos jours que cette pratique s’est répandue, et beaucoup se permettent d’aller attaquer leur prochain devant un tribunal civil, sans l’autorisation d’un Beth Din. Il faut savoir que cette interdiction est également en vigueur en Erets Israël où les tribunaux publics jugent selon les lois ottomanes et anglaises, et non selon la Thora בר מינן.
Ainsi, si un conflit devait se présenter avec un de nos frères, il conviendra de se tourner absolument vers un tribunal rabbinique, et ainsi s’assurer que la décision finale soit bien la volonté divine telle qu’elle a été retranscrite dans la Thora.