La paracha traite longuement de la “tsaraat“, cette lèpre qui atteignait les personnes coupables de médisance. On constate une apparente contradiction. La Thora nous enseigne : “S’il se forme sur la peau d’un homme […] une tache, pouvant dégénérer sur cette peau en affection lépreuse, il sera présenté à Aharon haCohen […] si le poil qui s’y trouve est devenu blanc, […] c’est une plaie de lèpre et le Cohen le déclarera impur“.
Quelques versets plus loin, la Thora écrit : “si la lèpre couvre toute la peau affectée, depuis la tête jusqu’aux pieds, […] le Cohen déclarera cette plaie pure: elle a complètement blanchi la peau, elle est pure“.
Si un poil blanc est un signe d’impureté, il paraît évident qu’à plus forte raison si tout est blanc, la personne sera impure ! Et pourtant, la Thora nous enseigne l’inverse !
Les Sages nous apprennent que la lèpre venait punir la faute du Lashon Hara et le meurtre. Le lépreux devait s’éloigner du campement des Bné Israël, se mettre en quarantaine et même s’isoler des autres gens impurs.
Notre maître le ‘Hafets ‘Haïm explique que cette punition avait pour but de le faire s’éveiller au repentir en faisant céder son cœur. Cependant, cela était nécessaire uniquement quand quelques poils devenaient blancs ! Dans ce cas précis, le lépreux pouvait se tromper, penser que c’était une poussée de fièvre ou une énième nouvelle maladie sans raison apparente, et donc par la même occasion endurcir son cœur et ne pas faire téshouva. Ainsi, l’expulser en dehors du camp et lui donner le temps de s’introspecter et de réfléchir lui permettait ainsi d’effacer ses fautes.
Par contre, si la lèpre s’était répandue sur tout le corps, il est évident qu’au vu d’une telle situation extraordinaire, cela provoqua chez lui sans aucun doute un repentir complet ! Il ne pouvait pas trouver une explication logique à son cas, et donc forcément, il s’inclina devant Hashem et abandonna ses mauvais comportements.