Nous sommes aujourd’hui le 17 tamouz. Les Sages nous enseignent que 5 malheurs arrivèrent à nos ancêtres ce jour :
- Suite à la faute du Veau d’Or, Moshé Rabénou jeta et cassa les premières Tables de la Loi
- On arrêta le sacrifice journalier, faute d’agneau disponible suite au siège de la ville
- Il y eut la première brèche dans la muraille du premier Bet HaMikdash (le Talmud Yérouchalmi précise qu’il en fut de même pour le second temple)
- Le général grec Apostomos brûla la Thora
- Une Avoda Zara fut érigée dans le Saint des Saints, au sein même du Bet Hamikdash
Pour toutes ces tragédies, les Sages fixèrent un jeûne public pour nous repentir.
De plus, le Shoul’han Aroukh nous enseigne que le 17 tamouz et le 9 av tombent toujours le même jour de la semaine que le premier jour de Pessa’h. Ainsi cette année, Pessa’h – comme le 17 tamouz et le 9 av – tomba un mercredi soir. Est-ce un simple calcul mathématique ou existe-t-il une signification profonde ? De plus, pourquoi la brisure des Tables de la Loi est plus grave que la faute du Veau d’Or ?
Rabbi Tsadok HaCohen de Lubline explique que à Pessa’h, la sortie d’Egypte est assimilée aux fiançailles du Am Israël avec Hachem, et à Chavouot le don de la Thora est considéré comme le mariage. Il cite le Midrash donnant la parabole d’un roi qui envoya son secrétaire pour marier une femme. En arrivant, le secrétaire vit qu’elle avait fauté. Il déchira alors la kétouba que lui avait donné le roi en expliquant qu’il valait mieux qu’elle soit jugée comme une célibataire et non comme une femme mariée. Ainsi, Moshé Rabénou, en voyant le peuple fauter, brisa la Thora, afin que le peuple juif soit jugé comme une célibataire et non comme une femme mariée.
Le Rav explique que la brisure des Tables de la Loi vint annuler le mariage. La grandeur de Moshé fut donc de donner une autre chance au peuple, à la manière d’une célibataire à qui on pardonnerait plus facilement. Ainsi, briser les Tables équivalait à réitérer les fiançailles de Pessa’h.
Il en est ainsi des 5 malheurs du 17 tamouz : c’était à chaque fois des occasions de faire table rase du passé et de saisir une nouvelle chance donnée par Hakadosh Baroukh Hou.
Il en fut de même lors des autres jeûnes dédiés à la destruction du Temple. Concernant le 10 tévèt, date du début du siège sur Jérusalem, nous aurions dû comprendre la bonté divine qui ne détruisait pas le Temple mais nous laissait une possibilité de nous repentir. Pour le 9 av, en plus de la destruction des Temples, c’est également la naissance du Mashia’h, soit encore une occasion de nous projeter vers l’avant et de nous corriger.
Il ressort donc que ces jeûnes n’ont pas été décrétés uniquement en souvenir des malheurs qui s’y sont déroulés, mais une occasion de faire téchouva sur le fait que ces malheurs n’aient provoqué dans le peuple juif aucun processus de repentir !
Par conséquent, de nos jours, avec les malheurs qui s’accumulent, nous devons absolument nous arrêter pour y réfléchir, s’interroger et comprendre qu’Hachem nous a laissé dans ce monde pour que nous saisissions cette nouvelle chance. Si nous arrivons à nous améliorer, alors nous verrons notre mariage avec Hakadosh Baroukh Hou, avec la venue du Mashia’h très vite de nos jours !