Dans notre paracha qui conclut le livre de Béréchit, Yaakov bénit Ménaché et Efraïm, les enfants de Yossef. Dans cet épisode bien connu, Yaakov croisa ses mains pour poser sa main droite sur la tête d’Efraïm et sa main gauche sur celle de Ménaché. Yossef avait pourtant placé ses enfants selon leur âge : l’aîné Ménaché était sur la droite de Yaakov, alors qu’Efraïm, le benjamin, avait été mis sur sa gauche. Voyant cette « erreur », Yossef interpella son père pour la corriger, mais son choix était réfléchi et il refusa.
Yaakov Avinou fixa donc que désormais, chaque père bénira son fils par ces mots « ישימך אלוקים כאפרים וכמנשה – Qu’Hachem te mette comme Efraïm et Ménaché », encore une fois avec Efraïm avant Ménaché.
Pourquoi Yaakov insista autant sur cet ordre ? Quel message devons-nous en tirer ?
Rachi nous enseigne qu’Efraïm étudiait nuit et jour avec son grand-père Yaakov, et consacra sa vie à la Thora. Concernant Ménaché, le Midrash nous enseigne qu’il servait son père : il était notamment l’interprète entre Yossef et ses frères. Bien que Ménaché était également un véritable tsadik, Yaakov voulait nous donner un enseignement fondamental : les Bné Thora qui s’adonnent uniquement à l’étude de la Thora ont un statut supérieur aux talmidé ‘hakhamim (Sages) qui vaquent une partie même infime de leur temps à une autre occupation.
C’est la bénédiction que nous faisons à nos enfants chaque vendredi soir : qu’ils soient de véritables Bné Thora comme Efraïm, et seulement si après de longs efforts on ne voit pas de fruits, nous les éduquerons comme Ménaché. Pour y réussir, nous devons prier et implorer Hakadosh Baroukh Hou de toutes nos forces.
A ce sujet, la bénédiction que l’on fait lors du brit mila est la suivante : « de même que ce bébé est entré dans l’alliance, qu’il puisse ‘‘entrer’’ dans la Thora, atteindre la ‘houpa, faire de bonnes actions ». Notre maître Rav El’hanan Wasserman explique ainsi l’ordre de la bénédiction : jusqu’au mariage, le jeune homme ne doit s’adonner qu’à l’étude de la Thora.