Dans la paracha, la Thora nous raconte l’histoire de Tamar et Yehouda. Après avoir annoncé que sa belle-fille était enceinte, Yehouda dit : “faites-la sortir, elle sera brûlée !“. Au moment où on allait exécuter la punition, elle déclara : “reconnais de grâce à qui sont ce sceau, ces cordons et ce bâton-là !”. Rachi, citant la Guémara de Sota 10b, explique qu’elle n’a pas voulu lui faire honte et lui dire : “c’est de toi que j’ai conçu !”. Elle s’est dit : “s’il le reconnait de lui-même, tant mieux, sinon, qu’ils me condamnent à être brûlée, mais je ne lui ferais pas honte publiquement”. D’où l’on apprend qu’il vaut mieux se jeter dans une fournaise ardente que faire honte publiquement à son prochain.
Tossefot conclut même que si quelqu’un nous menace de mort pour faire honte publiquement à quelqu’un, on doit être prêt à se faire tuer : “Yéharèg véal yaavor” !
Si c’est ainsi, pourquoi les Sages ont-ils dit “il vaut mieux se jeter dans la fournaise” et pas plutôt “il est obligatoire de se jeter dans la fournaise” ?
Le Rav Hassman répond que le feu matériel est moins douloureux que le grand feu du Guéhinam qui attend ceux qui font honte publiquement, et ainsi, la Guémara emploie le terme “il vaut mieux”. Comme il vaut mieux pour un homme fuyant un incendie de passer par les petites flammes plutôt que par le grand feu.
A ce sujet, il convient de citer l’histoire d’un homme qui avait préparé par erreur un thé salé au Maharil Diskin, pour qui le sel constituait un danger pour sa santé. Malgré cela, il préféra se taire en disant, qu’il est préférable de se jeter dans la fournaise et de ne pas lui faire honte.