La paracha de la semaine conclut l’épisode de Pin’has, qui arrêta la punition divine qui frappa les Bné Israël après qu’ils fautèrent avec les filles de Moav.
La guémara nous enseigne que Pin’has est Elyaou haNavi. On a l’habitude d’expliquer que les deux personnages étaient « kanayïm », c’est-à-dire intransigeants et vengeurs de l’honneur d’Hachem. Mais il y a un autre point commun.
Avant de mourir, le Roi Yanaï donna un précieux conseil à sa femme : « Ne crains pas les Sages, ni les Saducéens [qui ne respectaient pas la Thora Orale], mais plutôt les ‘‘tsvouyim’’, qui se comportent comme Zimri et réclament récompense comme Pin’has ! ».
Zimri était le Prince de la tribu de Shimon. Il fauta avec une fille de Moav devant tout le peuple au sein même du camp des Bné Israël, avant que Pin’has viennent les tuer et venger ainsi l’honneur divin.
Le Rav de Brisk explique que l’enseignement de Yanaï fait allusion à ces personnes qui sont persuadées que leurs actions sauvent le peuple en entier et qu’ils doivent être récompensés pour cela ! Ainsi, Zimri réfléchit ainsi : plutôt que le peuple aille chez Moav et pratique également l’idolâtrie, il vaut mieux qu’on ramène leurs femmes dans notre camp pour ne faire qu’une seule faute. En gros, c’est le « moins pire », le meilleur compromis.
C’est justement cela que Pin’has vient combattre ! Qui es-tu pour faire des compromis ? La Thora t’appartient-elle ? Tu es le propriétaire des mitsvot ???
A l’époque d’Elyahou, ce fut pareil. Le peuple suivait le Roi A’hav et pratiquait l’idolâtrie, en même temps qu’il pratiquait le reste des mitsvot. Elyahou décréta trois années de famine puis réunit le peuple au mont Carmel pour vérifier si le feu descendra du Ciel vers les sacrifices lors de l’appel à Hachem ou lors de l’appel à l’idole. Avant cela, il invectiva le peuple : « Jusqu’à quand serez-vous assis entre deux chaises ??? Choisissez entre Hachem et l’idole ! », l’essentiel étant de ne pas faire de compromis !
Le Rav ‘Haim de Brisk donnait la parabole suivante. Un bon juif chaleureux et doté de la crainte divine possédait beaucoup de fourchettes et cuillères mais n’avait qu’un seul couteau. Il décida donc de réserver la moitié du couteau pour couper la viande et l’autre moitié pour les aliments lactés. Il était tout fier de son idée à laquelle personne n’avait pensé avant !
Il n’a juste pas compris que si le couteau est moitié bassari et moitié ‘halavi, il est tout simplement taref et interdit d’utilisation !
Ainsi, en pensant mélanger le ‘hol et le kodèsh, les juifs avec les autres Nations, la lumière et l’obscurité, même si ce n’est pas vraiment mélanger mais uniquement partager (tant de pourcents de ‘hol et tant de kodèsh) et éduquer à ces deux possibilités, nous les rendons en fait des tréfot à 100%, qui sont complètement impropres au service divin …