Ce soir et demain soir, nous célébrons la fête de Pourim, marquant la délivrance du peuple juif du décret d’anéantissement d’Hamann.

La Guémara de Méguila enseigne que le retrait du sceau divin fut plus fort que les 48 prophètes et 7 prophétesses du peuple juif, dont aucun ne réussit à l’époque de Pourim à provoquer la tchouva (le repentir) du peuple. Au contraire, quand le roi Assuérus retira son sceau et le transmit à Hamann, le peuple juif a pris peur et cette peur leur a fait faire tchouva.

La Guémara de Sanhédrin discute à la fin du traité des conditions qui amèneront la venue du Machia’h. Rabbi Eliézèr enseigne que si les juifs font tchouva, ils seront délivrés. Par contre, sans tchouva, ils ne le seront pas. Rabbi Yéochoua s’oppose à son compère et enseigne, que si les juifs ne font pas tchouva, Hakadosh Baroukh Hou leur imposera un roi dont les décrets seront sévères comme ceux d’Hamann, et ils seront forcés de faire tchouva.

Notre maître le Rav Sha’h avait l’habitude de citer l’explication qu’il avait entendu du Rav Issar Zalman Meltser le jour de Kippour à Slotsk :

Quelle tchouva avait fait les juifs lors de l’épisode de Pourim ? La Méguila nous dit : « des jeûnes, des pleurs, des oraisons funèbres et des habits de deuil ». Les jeûnes et les pleurs font partie du processus de tchouva, mais les oraisons funèbres concernent le mort lors de l’enterrement ? Qui était donc mort ?

Le Rav Meltser expliqua qu’ils prononçaient des oraisons funèbres sur eux-mêmes, lorsqu’ils prirent conscience de leurs fautes et du temps perdu qui ne pourra jamais être rattrapé ! Des parties d’eux-mêmes étaient donc mortes !

Prendre conscience qu’un jour sans étudier la Thora, sans faire le bien autour de soi, sans s’élever spirituellement, c’est un jour de mort pour lequel il convient de prononcer une oraison funèbre !

A Pourim, c’est justement cette prise de conscience qui a sauvé le peuple de l’anéantissement.

De nos jours, n’attendons pas qu’Hachem place un roi cruel qui nous fasse souffrir ! Nous pouvons amener le Machia’h très rapidement, en optimisant notre vie, et en consacrant chaque instant à se rapprocher d’Hakadosh Baroukh Hou en pratiquant ses mitsvot et en étudiant sa Thora.