Nous approchons à grand pas du jeûne du 9 av, jour de deuil commémorant la destruction des deux temples de Jérusalem.
De nos jours, quelle leçon pouvons-nous tirer pour ressentir et pleurer l’exil de la Chékhina ?
Notre maître Rav Ovadia Yossef, lors de son passage en Egypte en tant que Grand Rabbin, fut autorisé à pénétrer quelques heures uniquement dans la grande bibliothèque d’Alexandrie, pour y consulter des archives anciennes encore inconnues du public. Le Rav ouvra deux manuscrits du Réa, grand décisionnaire du Moyen-âge, les étudia et dès sa sortie les retranscrit de mémoire par écrit afin de les diffuser au plus grand nombre. Au moment où il fut contraint de sortir, sa peine était grande, devant les trésors qu’il n’avait d’autre choix que d’abandonner.
Qu’aurons-nous fait à sa place ? Si nous rentrons dans une bibliothèque antique contenant des dizaines de milliers de livres, nous ne ressentirons rien, puisque nous côtoyons chaque jour quelques centaines de livres à la synagogue et au Beth Hamidrash, et nous les ouvrons à peine !
Ainsi, pour pouvoir ressentir et pleurer l’exil de la Chékhina, nous devons déjà nous efforcer de ne pas chasser la Présence Divine que nous rencontrons régulièrement : ne pas parler à la synagogue, respecter son conjoint pour ne pas chasser la Chékhina régnant dans le foyer, soutenir et renforcer les lieux d’étude de la Thora …
Il faut donc déjà veiller à ne pas faire fuir la Présence Divine qui nous entoure, et cette prise de conscience nous amènera à ressentir l’exil de le Chékina depuis la destruction du Beth Hamikdash.